J'ai lu avec attention cet article très interessant.
Pour une fois, ce n'est pas une maman qui se plaint d'avoir un fils retords aux études et qui ne fait que jouer . Quitte a mourir par manque de sommeil. Là c'est un témoignage de la part d'un type qui malgré ses apparentes capacités cognitives (vu ses études) s'est fait piéger par le MMORPG.Manque de reconnaissance au boulot, de tolérance, trop d'à prioris ? Wow dépasse ces limites sociales débiles.
Wow apporte une reconnaissance et un respect que l'on a pas dans la vraie vie. De plus ,les discussions chan sont souvent plus constructives que le pur chat pour mec qui se fait passer pour une blonde à gros seins.
Effectivement, cela existe l'addiction, j'ai un de mes amis à qui cela arrive presque sauf qu'il n'a pas encore mis son boulot de côté pour le moment.
On peut être accro, mais tant que l'on a un boulot et que l'on fait ce qu'il faut pour le garder, on ne risque que de perdre ses amis (de la vie réelle) et sa copine . Mais on peut continuuer à se nourrir.
De toute, façon, je suis convaincu que la dépendance à wow se développe si l'on a quelque chose à compenser. Toute addiction, commence par des abus , qui sont révélateurs d'un stress, un malaise social plus ou moins grave. La remarque de Ciriel est tout à fait vraie, concernant les addictions camouflées, acceptées et largement subies.
L'abus est une notion de société, de modération, de limitation du plaisir, et les activités sont étiquettées "abusives" ou "addictive" selon le bon vouloir de certaines personnes ou générations.
Tout le monde connait au moins une personne qui soutiendra mordicus que "si je fais pas mon jogging le soir, je dors pas, ou je suis de mauvaise humeur." Imaginez, que la dépendance au sport est physique puisqu'elle se base sur l'andomorphine qui est dégagée dans l'organisme lorsque les muscles sont au bord de la tétanie . C'est le fameux "second souffle". Ces gens sont accro, non pas à la souffrance mais à ce qui vient après.D'autres sont accros au millimètre de graisse perdue ;
Perso, j'ai été au chomâge 6 mois durant, et j'avoue avoir réussi à ne pas jouer plus de 7 heures par jour. Par contre c'est parce que je n'étais pas lvl 60. Et c'est vrai que le HL motive à passer de plus en plus de temps devant l'écran.
Les loots intéressants tombent rarement, et forcent à refaire des instances longues et intenses, qui mobilisent du monde, et donc, on préfère profiter de cet évènement que d'aller voir Pirate des Caraïbes au ciné avec des amis ... qui de toute façon, ne partagent pas tous la passion MMORPG.(et sincèrement, tapoter 3 heures sur un clavier occupe pas moins l'esprit que de poser ses fesses devant un écran de ciné à se gaver de sucreries, au pire, on améliore ses performances psycho-motrices au niveau des doigts ^^)
Pour finir, ce WOW est très paradoxal. Et pour peu que l'on arrive HL et que l'on ne laisse pas tomber le jeu, on est forcemment amené à jouer plus. Je suis étonné de rencontrer beaucoup de couples marriés depuis 10 ans, 2 enfants, et qui ont défini des règles pour wow.3 soirs par semaine.
Alors que l'on pourrait penser que la passion Wow est réservée au chômeur et au "Kevin 13 ans qui a pas le temps et qui rush", le MMORPG est un nouveau phénomène social qui arrive à point nommé.
A l'époque où les gens doivent bosser de plus en plus, la morosité n'est jamais loin, et donc, les couples se trouvent des activités pour oublier le stress. Wow, joue là le rôle de régulateur de bonheur.
Au fond, est-ce bien grave?
Comme je l'avais signalé suite au premier ZG HOD, j'ai pû découvrir une nouvelle dimension sociale en Raid.
Hors contexte sportif, je n'ai jamais connu autant de richesse humaine dans les échanges.
Peu d'activité proposent à 5 / 10 / 20 ou même 40 personnes de se retrouver dans un but commun: Down tel ou tel boss, et surtout passer un bon moment. Surtout si la vocale TS ou Skype s'en mêle, la dimension virtuelle est totalement occultée, puisque l'on parle, on agit ensemble, plutot, que de s'entasser à 40 ds un bar pour regarder un match de foot débile et boire de la bière.(je ne dénigre pas le foot, je le compare juste à une activité wow).
La guilde bien sûr est importante. Moi qui n'ai plus que 5 amis réels sur lesquels je peut compter, j'avoue être ravi par HOD où ça foisonne de gens biens. Et je peux annoncer sans honte que HOD est un peu ma nouvelle famille, sans pour autant délaisser ma vie.Et au fond elle contribue à mon bien-être qui se ressent dans mon couple.(j'avoue wow est parfois un pb quand même ...mais même ma fiancée aime parfois me regarder jouer avec ma Jolie Chasseuse)
D'autres guildes, seront plus dans le no-life, mais l'émulation et la compétition font aussi partie de ce que les gens peuvent rechercher s'il sont fonctionnaires et qu'il passent leur journée à tamponner des timbres par exemple.
De toute façon, même sans être en ligne, le jeu de rôle à toujours eu beaucoup de succès en tant qu'activité mentalement saine.
Pour peu que l'on ai eut un MDJ valable, on pouvait passer d'excellentes soirées à rêvasser, campronnés à notre crayon gris et nos D10.
Et déjà, à l'époque certains abusaient et les médias bavaient goulument sur le sujet.
Soyons clairs, la société est pourrie, la mentalité globale est motivée par le pognon dans le privé, et par la politique dans le public (politique pourrie parce qu'elle amène du pognon aux égoïstes élus).
Résultat, l'être humain cherche sans cesse des nouveaux moyens de décompresser, de se dire qu'il n'est pas sur terre pour vivre en esclave.
Peu de compliment ou de valorisation ds le taff, alors que sous wow, on peut devenir un avatar respecté. Parce que wow ne répond pas aux critères du patronnat. (patronnat qui ferait bien de s'y mettre d'ailleurs)
Alors, tout un chacun essaie d'oublier en se vidant la tête (jeu vidéo lobotomisants mais simples, télé et débilité cathodique, films, lecture, sexe, jeu vidéo, drogues douces, café , alcool). Sachant que l'on se vide la tête avec tout ça, mais que ces mêmes éléments contribue à nous garder en bon moral. Rien de plus motivant que de penser à son prochain café fumant, ou a sa petite clope de 10h, son petit cours d'aérobic entre les midis, le bon caps du samedi soir, le petit cône qui détend, parce que tous ces éléments sont des valeurs sûres de satisfaction.
J'entends par là, que penser à un plaisir sûr , est déjà une satisfaction en soit. C'est comme saliver devant un gros gâteau au chocolat.(ah oui, j'oublais le chocolat comme addiction commune ... chez les femmes notamment)
Profitez comme vous le voulez de wow, et si vous devenez un no-life, c'est parce que vous en avez besoin et que la société vous y pousse, wow est un exutoire comme un autre. Et comme dirait l'autre, vaut mieux être heureux sans taff que détester son boulot. Puisque de toute façon, on touche le fond un jour ou l'autre , et l'on se réveille aussi un jour ou l'autre même si il est trop tard. Cependant , les bons moments vécus ne s'oublient pas et c'est toujours ça de pris ds ce monde pourri par le fric.
Que les médias laissent les gens adultes et responsables tranquilles, et qu'ils ne viennent surtout pas nous enlever un de nos derniers plaisirs légitimes. Je ne trouve pas que vivre comme un anglais frustré la semaine et me lâcher comme un animal le week-end dans un pub à parler de façon ordurière à coups de guiness soit une façon plus noble de se distraire par exemple. Et je parle des Anglais par ce que c'est l'image typique de l'abus du week-end qui résulte d'une frustration de semaine.
Si l'on appliquait le style de vie anglophone à wow, ça donnerait:
Interdit de sourire la semaine au taff, de se faire la bise, bien habillés, et le we, de 18h à 23h (après 23h on ne sert plus d'alcool) , immersion dans wow, nus une bière à la main, avec un language TS qui frôle le cultivateur mécontent. Et à 23h, après un enchainement de ZG, BWL et MC, on va dodo, totalement lobotomisés et crevés . Super la vie !
Voyez les dérives japonaises qui sont le résultat de l'oubli des valeurs humaines au profit de la performance de groupe. Plus de vie de famille, ostérité permanente, et perversité à foison sans parler des délires bizarres. L'Hara-Kiri est l'ultime preuve de la connerie sociale. Wow ne vous poussera jamais à vous suicider (sauf si ça tourne pas rond chez vous).
Rassurons nous, les humains vont très bien. Mais la société, elle ,est bien mal barrée. Au final, quel est le plus néfaste pour nous ? La société, ses codes, la vie professionnelle ou l'abus de wow ?
Je rapelle que le but d'une vie sur terre , est de se construire, de construire, de se reproduire et de transmettre une connaissance et des valeurs. Pas de bosser comme un malade. Et Wow, n'empêche pas ces objectifs. Le boulot pour engraisser la hiérarchie, SI !
Les Mondes Virtuels seraient t-il le dernier refuge sain de la conscience humaine ?